fiac en vrac
Jusqu’à hier, je me sentais si hermétique à l’art contemporain que je n’avais jamais mis les pieds à la fiac. Chaque année, le prix d’entrée élevé (25 euros la journée) avait été une excuse toute trouvée pour faire l’impasse sur l’événement. Cette année pourtant, je me suis décidée à aller y faire un tour.Pressée par le temps (je pars aujourd’hui pour quelques jours à Barcelone), la balade s’est avérée aussi enrichissante que frustrante : les oeuvres exposées sont si variées qu’au bout du compte j’ai aimé plein de choses, mais balayer le Grand Palais en trois heures relève de l’utopie. L’année prochaine,tod's bottes, c’est décidé, je me bloque trois jours pour tout voir.C’est qu’il y a du boulot : au rayon art contemporain, c’est bien simple, je ne connais rien à rien ! Vous voilà donc prévenus : cette note risque fort de se limiter au j’aime / j’aime pas.Miki – Bernard Frize Ca, par exemple, j’adore. Je ne connaissais pas cet artiste français représenté par la Galerie Emmanuel Perrotin, mais j’ai repéré tant d’oeuvres de lui au cours de ma promenade d’hier qu’il doit avoir une sacrée cote en ce moment.Sigaro – Bernard Frize (détail)Plus généralement, j’ai bien aimé le travail sur la texture de plusieurs peintres. Certaines toiles donnaient envie de se fondre dans la couleur.Pour Patou – Joan Mitchell – 1978L’un des autres (nombreux) artistes que tout le monde semble connaitre sauf moi, c’est Alighiero Boetti, du mouvement d’avant garde italien Arte Povera.Les toiles exposées sont en fait entièrement brodées. On est sensé pouvoir lire des phrases sur celle ci-dessus, mais je suis trop fatiguée pour y arriver. Et je trouve ça beau même sans en comprendre le sens (je vous l’avais dit, mes commentaires sont de haute volée) !Tiens, Orlan. Voilà au moins une artiste qui m’est familière : qu’est ce qu’elle a pu me ficher la frousse à la télé dans les années 80 avec ses opérations à répétition. Une sacrée pionnière quand on y pense.50 snowballs – Not Vital – 2001 – verre de MuranoJe suis restée fascinée un bon moment devant ces étranges boules irrégulières. Elles ressemblent aux cellules de mes cours de science nat’.Mais les oeuvres les plus troublantes de la fiac,magasin tods, c’est chez les frères Jake et Dinos Chapman que je les ai trouvées. Là pour le coup je ne sais pas si j’aime ou pas (ce qui est sûrement bon signe face à une oeuvre que l’on voit pour la première fois), je sais juste que je ne suis pas près d’oublier leurs mises en scène cauchemardesques. Cerveaux torturés, sexes découpés, outils hérissés de clous… on nage dans l’horreur. Heureusement, l’humour macabre n’est jamais loin : on a affaire à des anglais, ne l’oublions pas !One Day You Will No Longer Be Loved XIII – Jake et Dinos ChapmanA côté des tables en bronze sont accrochés de drôles de tableaux : authentiquement victoriens, les deux frangins se sont amusés à les défigurer de multiples manières (lacérations, cicatrices, organes internes apparents…). Ca fait vaguement penser au Portrait de Dorian Gray, tout en fichant gentiment la frousse.Je termine mon tour d’horizon par un aperçu du public,tod's chaussures, tout aussi divers que les oeuvres présentées…Clément bosse chez American Apparel, mais il ne se contente pas d’un total look pour autant. Il fait au contraire preuve de beaucoup de recherche.Marco Bevolo, très sympathique designer italienIls me font rêver ces deux-là…Voilà, la balade à la fiac est finie, c’est maintenant à vous d’organiser la vôtre. N’hésitez pas, ça en vaut la peine, parole de réfractaire. Je reviens bientôt !fiac 2008Grand PalaisCour Carrée du LouvreJardin des TuileriesOuverture du 23 au 26 octobre 2008Grand Palais de 12h à 20hCour Carrée de 13h à 21hEntrée 25€, tarif réduit 12,5€, laissez-passer permanent 55€