La France ne laissera pas repartir un tableau disparu depuis 200 ans
Coup de théatre au salon Paris Tableau à Paris: l'Etat a interdit de sortie du territoire fran?ais un tableau de Nicolas Tournier, "Christ portant la croix", exposé par la galerie britannique Weiss et qui avait disparu depuis près de 200 ans du musée des Augustins de Toulouse.La prestigieuse galerie londonienne Weiss, qui présente cette oeuvre datée de 1632 dans le cadre du salon Paris Tableau au Palais Brongniart, a été informée samedi sur son stand des intentions du ministère de la Culture qui entend le récupérer, a déclaré le ministère interrogé par l'AFP. L'information a été révélée lundi par Libération."Il s'agit d'une propriété de l'Etat fran?ais, déposée au musée des Augustins de Toulouse et dont on perd la trace à partir de 1818. C'est une oeuvre inaliénable", a souligné le ministère. "Nous revendiquons ce tableau comme propriété de l'Etat et il ne repartira pas",Abercrombie femme, a indiqué le ministère."Nous avons identifié le tableau de fa?on certaine", a-t-il ajouté.A l'ouverture du salon Paris Tableau lundi à midi,Abercrombie Paris, le grand tableau de Nicolas Tournier (1590-1639), huile sur toile de 2,20 mètres sur 1,21 mètre, était encore exposé chez Weiss. "No comment, no comment", a simplement déclaré la représentante de la galerie interrogée sur l'oeuvre présentée."En toute bonne foi""Le Christ portant la croix" faisait partie, à l'origine, d'un ensemble de trois peintures de l'église des Pénitents noirs à Toulouse. Saisi à la Révolution, il avait été déposé au monastère des Augustins, transformé en musée en 1793.Le tableau dispara?t des inventaires des collections publiques en 1818. En 2009, il réappara?t - sans être attribué - en Italie à l'occasion de la dispersion de la succession d'un riche antiquaire florentin par la maison Sotheby's. Il est adjugé alors 57.500 euros.L'acheteur confie un mandat de vente à la galerie fran?aise Didier Aaron & Cie. "C'est nous qui avons réussi à identifier l'auteur du tableau", se félicite le marchand Hervé Aaron interrogé par l'AFP. "Mais nous ne savions pas qu'il avait disparu des inventaires fran?ais", ajoute-t-il.En février 2010, le marchand parisien a alors proposé au musée toulousain d'acquérir le tableau, avant de le présenter à la foire de Maastricht. "Notre interlocuteur, Axel Hémery, conservateur devenu depuis directeur du musée, nous a répondu qu'il manquait de temps pour décider et qu'il ne pensait pas pouvoir faire un achat de cette importance", indique M. Aaron.La galerie Aaron a alors vendu le tableau à Maastricht à la galerie Weiss pour une somme proposée de 400.000 euros. Lors de l'édition 2011 de Maastricht,Chloé France, la galerie Weiss demandait 675.000 euros pour le tableau, selon Libération.Le galeriste Mark Weiss a "recontacté le musée toulousain pour lui proposer la toile mais là encore se posait un problème de financement", raconte M. Aaron. M. Weiss en demandait 550.000 euros, selon la mairie de Toulouse."Mark Weiss est ennuyé par cette affaire mais il est serein car il a agi en toute bonne foi", déclare M. Aaron qui venait de s'entretenir au salon avec le galeriste britannique. "Moi aussi, j'ai agi de bonne foi", ajoute M. Aaron."La place de ce tableau est à Toulouse", a déclaré à l'AFP l'adjointe à la culture de la mairie de Toulouse, Vincentella de Comarmond.Paris Tableau a fait savoir lundi soir dans un communiqué qu'il souhaitait "continuer, comme il l'a fait depuis le début de cette affaire, à agir dans la plus grande transparence". Il dit attendre "une information du ministère de la Culture pour régulariser cette situation, dans les meilleures conditions possibles pour les uns et les autres".Le salon, qui rassemble vingt grandes galeries de peinture ancienne, ferme ses portes mardi soir.