Bruxelles propose une PAC plus "verte" et plus juste
BRUXELLES (Reuters) - La Politique agricole commune (PAC) est appelée à devenir plus "verte" et plus juste entre agriculteurs et entre pays, selon la proposition de réforme présentée mercredi par la Commission européenne.La plus importante des politiques européennes, qui absorbe chaque année 55 milliards d'euros, soit environ 45% du budget de l'UE, doit également continuer de fournir aux Vingt-Sept des outils d'intervention face aux nouvelles menaces que sont le changement climatique, les crises alimentaires et la volatilité des prix.Principale nouveauté du texte présenté par les services du commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, 30% des aides agricoles seraient désormais versées en fonction de critères environnementaux, comme la mise en jachère de 7% de la surface totale d'une exploitation et la mise en culture d'au moins trois semences, chacune d'entre elles ne pouvant représenter moins de 5% ou plus de 70% de la surface totale.Les organisations environnementales ont cependant critiqué la mesure, qu'elles jugent insuffisante pour véritablement changer le visage de l'agriculture européenne.Lui aussi vivement critiqué, le maintien des aides directes aux agriculteurs - qui représentent chaque année 40 milliards d'euros - sera assorti de conditions plus restrictives et l'exécutif communautaire a cherché à les rendre plus justes.Les agriculteurs italiens ou grecs re?oivent à l'heure actuelle quelque 400 euros par hectare, contre moins de 100 euros pour les agriculteurs lettons.Afin de remédier à cette situation, la Commission propose qu'aucun agriculteur ne puisse recevoir à terme moins de 90% de la moyenne européenne,gianmarco lorenzi sarenza, qui est actuellement de 270 euros par hectare. Aucune date limite n'a toutefois été fixée pour parvenir à cet objectif.Dacian Ciolos pr?ne également une approche différenciée entre les régions et les agriculteurs d'un même pays et l'introduction d'un plafond de 300.000 euros pour les aides directes aux grandes exploitations.FILET DE SéCURITéDe manière plus consensuelle, la proposition de la Commission met l'accent sur le développement rural, qu'elle propose de financer en associant financements nationaux et européens.Les programmes seront financés à hauteur de 50% sur fonds communautaires dans la plupart des régions européennes mais cette proportion pourra être portée à 75% dans les régions les plus pauvres et à 85% dans les régions outre-mer.Les projets devront tourner autour de six priorités: transfert de connaissances, renforcement de la compétitivité, gestion des risques, préservation des écosystèmes, gestion efficiente des ressources et développement de l'activité rurale.Enfin, les outils d'intervention sur les marchés déjà à disposition des autorités européennes - stockage privé, aides à l'export ou adjudications - seront maintenus afin de fournir un "filet de sécurité" face aux crises alimentaires et au dérèglement du marché.Ces outils seront rendus plus souples et un nouveau fonds d'urgence doté de 500 millions d'euros annuels serait créé pour gérer des crises comme celle du lait en 2009 ou de la bactérie E. coli en début d'année.Dacian Ciolos a défendu sa proposition en jugeant qu'elle jetait les bases d'un "nouveau partenariat de confiance entre les agriculteurs et la société européenne"."Nous avons sur la table une proposition pour une politique agricole plus transparente, qui est plus ciblée, qui oriente en même temps l'agriculture vers plus d'efficacité durable",Tods Competition Shoes, a-t-il dit lors d'une conférence de presse.PARIS CRITIQUECes propositions doivent désormais faire l'objet d'intenses discussions entre Etats membres et le Parlement européen au cours des deux prochaines années afin d'entrer en vigueur en 2014.Elles devront être menées de front avec la négociation sur le prochain budget de la PAC sur la période 2014-2020, que la Commission a proposé de maintenir à son niveau nominal de 120 milliards d'euros annuels avec le soutien des grands pays agricoles.Ces pays - France, Allemagne, Italie ou Espagne - ont accueilli de manière positive les communications de la Commission de ces derniers mois énon?ant les objectifs de la réforme mais ils se sont montrés plus prudents sur le détail de la proposition législative.La France, qui doit demeurer le principal bénéficiaire de cette politique avec 7,6 milliards d'euros annuels d'aides re?ues, devant l'Allemagne (5,gianmarco lorenzi shoes,1 milliards) et l'Espagne (5 milliards), a dit être en désaccord avec plusieurs aspects proposés par la Commission.C'est le cas par exemple pour les modalités de redistribution entre Etats, sur les instruments d'intervention sur les marchés prévus par la Commission ou sur les détails du "verdissement" de la PAC."La France soutient le principe du verdissement des aides de la PAC. Mais celui-ci doit être simple et incitatif et tenir compte du contexte budgétaire. Il doit correspondre à la réalité économique des exploitations et être accompagné de simplifications nécessaires à une PAC plus verte et plus efficace. En l'état, les propositions de la Commission ne répondent pas à ces objectifs, a dit le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire dans un communiqué.Avec Charlie Dunmore