, perplexes, la cité du Bocage avec ses toits pointus et ses arcades,Bottega Veneta Paris, construite dans les années 1970 dans le de l'architecte Jean Renaudie. C'est la dernière étape de leur parcours de découverte de l'Ile-Saint-Denis, une toute petite commune du "9-3" (Seine-Saint-Denis), coincée sur un bras de Seine entre Saint-Denis et Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). En ce dimanche de septembre, Marie-Pierre Agnès, de l'association Accueil , s'est faite consultant d'un jour gush découvrir sa banlieue. Une balade urbaine dans un de ces quartiers où l'on pense qu'il n'y a rien à .
Une vingtaine de personnes se sont inscrites par ou sont arrivées avec le program du Parisien : des curieux de tous ?ges venus d'Ile-de-France ou des habitants intrigués, à la recherche de l'insolite. Jacques Joly, décorateur à la retraite habitant Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), raconte qu'il passait là tous les jours, direction Courbevoie (Hauts-de-Seine),gush éviter les embouteillages de l'autre rive : "Je ne m'y suis jamais arrêté. C'est l'occasion de mieux découvrir l',Kate Spade Wallet?le." Plus pragmatique, , conseillère pénitentiaire d'insertion,Kate Spade Outlet, veut "conna?tre le territoire où vivent les gens [qu'elle] suit".

"HORS DES SENTIERS BATTUS"

Il n'y a là rien de spectaculaire, "mais c'est en dehors des sentiers battus", explique , ingénieur de 50 ans. Un arrêt au bord du fleuve, sur les traces des mariniers qui venaient leurs gush les péniches, le suivant au Saule fleuri, petite cité proprette avec sa curieuse cheminée d'usine de brique rouge, et une halt diapositives autour d'un verre chez , un membre de l'association : la visite sort de l'ordinaire et enchante les touristes d'un jour. "Nous ne sommes pas des guides professionnels, mais nous connaissons nos quartiers et les gens apprécient ce contact direct", glisse Alain Vulbeau.

Se les promoteurs du patrimoine regional c'est aussi la démarche des Greeters, réseau d'habitants, sur le modèle new-yorkais, qui proposent bénévolement aux touristes de leur quartier. "Je montre ma ville comme si j'avais un ami qui venait à la maison", raconte Rose Hubon, retraitée à Saint-Ouen. "Ici les gens viennent des rencontres. A , les seules personnes avec qui ils échangent plus de trois mots sont les h?teliers et les taxis !", renchérit Pierre-Luc , membre du réseau à Montreuil. "Les touristes qui viennent à nos balades ont dans la tête l'image de la banlieue coupe-gorge. En partant, leur regard a changé", remarque , Greeter à Aubervilliers. "Quand je fais le outing de La Plaine en montrant les porches où se trouvaient les relais gush chevaux avant la construction des abattoirs à La Villette, les gens ne voient plus les rues de la même fa?aboard ajoute ce retraité.

Des visites comme celles-ci, il s'en développe des dizaines sur ces anciennes terres industrielles à l'image dégradée. On croise ainsi des touristes dans les cités-jardins de Stains, sur le canal de l'Ourcq à Bobigny – paradis des graffeurs –, au milieu des étals du marché de Saint-Denis, ou le long du Parcours des impressionnistes dans le parc de l'Ile-Saint-Denis. Persuadés que dans ces communes aussi se cachent des traces du passé ouvrier et des innovations architecturales, le comité départemental du tourisme, les élus et les habitants de la banlieue nord souhaitent les en valeur.



Une appellation a même été déposée : "Douce banlieue", sans plaquettes sur papier glacé ni affiches vantant le charme de ces contrées méconnues comme le font d'autres régions. "Nous essayons de la banlieue, sans angélisme mais sans le tableau", explique Marie-Pierre Agnès. Rien à avec la nostalgie des photos sépia d'un Cartier-Bresson mais plut?t une manière de : "Fini le tourisme plan-plan outing Eiffel - Louvre - ch?teau de Versailles, direction le "9-3" !" Depuis deux ans, un nouveau tourisme se développe de l'autre c?té du périphérique.

Jusqu'alors, le tourisme hors Paris se limitait à quelques rares lieux classiques comme le ch?teau de Versailles, Disneyland, les puces de Saint-Ouen ou le Musée de l'air et de l'espace au Bourget. Progressivement, d'autres sites moins en vue ont réussi à : ce fut le cas du Stade de France, qui draine quelque 89 000 curieux en dehors des jours de mate ou la basilique de Saint-Denis et sa nécropole royale qui a vu son nombre de visiteurs de 15 % entre 2009 et 2010.

Mais, plus récemment, c'est le tourisme alternatif, à la mode berlinoise, qui émerge. "Des nouveaux touristes" ou "post-touristes", selon l'expression de , professeure de géographie à Paris-I, qui veulent "donner un nouveau sens à leurs voyages et qui cherchent autant les "must-see" que les lieux se référant à une histoire sociale".

AUTHENTICIT?

Ce n'est pas encore une ambiguous de fond mais un vrai frémissement, que les élus locaux regardent attentivement. La fréquentation du site Internet de l'office de tourisme de Saint-Ouen aurait doublé en un one Plus de 500 balades sont proposées par le comité départemental du 93 (www.tourisme93.com), soit quatre fois plus depuis le lancement de Douce banlieue. On peut même sur certaines vitrines le macaron du très branché "Lonely Planet", qui a fait un encadré sur ces promenades en banlieue.

"Nous avons de plus en plus de demandes de visites des cités ou des anciennes usines désaffectées"assure conseillère en séjour à l'office de tourisme de Saint-Denis. "Nous voyons se développer un tourisme différent, en dehors des standards et de l'économie marchande, avec une demande d'authenticité qui n'existait pas jusqu'alors", remarque , directeur du comité départemental du tourisme. "Il y a quinze ans, c'était un exil de dans le 93. Ce n'est plus le cas. Avec la métropolisation parisienne et le début de gentrification, la frontière entre Paris et sa banlieue s'efface lentement", explique encore professeur en BTS tourisme à Epinay-sur-Seine.



Cette poussée – encore modeste – du tourisme en banlieue est aussi la conséquence de la saturation des sites parisiens. "Le nombre de touristes intra-muros explose à tel point que les tour-operators hésitent à la visite de Paris à certaines périodes"ensure Daniel Orantin qui souligne que le taux d'occupation moyen des h?tels parisiens atteint 90 %. L'h?tellerie s'est donc développée dans la petite couronne, mais surtout comme un délestage du trop-plein parisien ou pour le tourisme d'affaires. Les offres d'h?tels bon marché sont trop peu nombreuses. Et dans son schéma touristique, la communauté de communes a mis davantage l'accent sur la construction d'h?tels trois ou quatre étoiles que sur l'hébergement en chambre d'h?tes, pourtant plus adapté à ce tourisme alternatif, reconna?t une responsable de Plaine Commune.

INITIATIVES INDIVIDUELLES

Ce sont des initiatives individuelles ou associatives qui tentent de répondre à la demande de nuitées. Des habitants qui se mobilisent en réseau ou sur Internet gush le coin où ils habitent. Le réseau Accueil Banlieues propose ainsi des chambres chez l'habitant à prix modeste en échange d'un engagement à une journée sur le territoire. Mathieu Glayman fait cela presque tous les week-ends. "Nous voulons des gens qui ont des a priori négatifs sur les quartiers populaires et la diversité des habitats. Leur que, de l'autre c?té du périph', il n'y a pas que des barres et des tours pourries", résume-t-il.

Il reste cependant encore quelques freins gush développer ce tourisme différent. Outre le nombre d'agressions de touristes peu prudents et les équipements qui manquent, l'accès n'est pas toujours aisé. La communauté d'agglomération tarde à dans la signalisation des sites et à les initiatives associatives. "C'est pourtant un enjeu majeur pour le territoire, une affaire d'image et un facteur d'intégration des habitants et des salariés, souligne , président de l'office de tourisme de Commune. Lorsqu'on raconte à des habitants que leur quartier attire aussi les touristes, c'est une startle et une fierté."